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"L’effet de halo" ou la première impression est la bonne

La notion de biais cognitif est à la mode. Vous naviguez régulièrement sur Internet et sur les réseaux sociaux et de temps en temps, vous regardez la télévision ou vous écoutez la radio. Alors vous avez dû croiser l’expression de "biais cognitif". Explications...


France Culture en a fait le sujet d’une émission*. Les biais cognitifs sont utilisés par des magiciens mentalistes pour effectuer certains de leurs tours. Et le chroniqueur télévisuel Clément Viktorovitch (dont on retrouve facilement les chroniques sur Youtube) s’appuie souvent sur ceux-ci éclairer la parole ou le geste d’une personne publique.


Mais avant d’aller plus loin, qu’est-ce qu’un biais cognitif ? La fiche Wikipédia me semble bien renseignée, même si elle manque d’exemples.


Un biais cognitif est un raccourci que prend notre cerveau pour traiter une information. Cette capacité a permis à l’homme de traverser la longue période de l’évolution. Cette faculté lui a permis de ne pas avoir à réfléchir la première fois qu’il s’est retrouvé face à un tigre ou une tarentule. Ce raccourci mental lui faisait prendre une décision rapide.


"La première impression est la bonne"

Oui mais voilà, depuis que l’homme maîtrise son environnement, cette disposition ne lui sert plus à rien. Au contraire, elle est même devenu un handicap, un frein. Elle lui dicte des décisions rapides qui ne sont pas toujours les plus pertinentes.


On dénombre près de 250 biais cognitifs. Ainsi le "Biais d'auto-complaisance" nous donne à croire que l’on est plus facilement à l’origine de nos réussites que de nos échecs.

"l’Aversion à la dépossession" tend à donner plus de valeur à un bien lorsque celui-ci est notre propriété. Un biais que l’on retrouve chez presque toutes les personnes qui vendent leur maison ; elles ont tendance à surestimer le prix.

Avec le "biais de statu quo", la nouveauté est vue comme apportant plus de risques que d'avantages possibles et amène cette fameuse "résistance au changement".


Et enfin, celui qui nous intéresse aujourd’hui, "l’effet de halo". Biais cognitif que le bon sens a transformé en une expression plus simple : "la première impression est la bonne"... ou nous parait bonne.


Le jury est soumis à des biais cognitifs

Il nous intéresse, parce que les membres d’un jury sont soumis, qu’ils le veuillent ou non, au mécanisme des biais cognitifs et particulièrement à cet effet dit de halo. Cela signifie que les premières minutes d’un entretien d'un recrutement sont déterminantes.


Il est évident qu’arriver à l’heure, dire bonjour en souriant relève du minimum obligatoire. Et si on vous propose un café, un verre d'eau, accepté les. L'entretien n'a pas encore commencé et les recruteurs subissent déjà et malgré eux ce biais cognitif et ont déjà commencé à se construire une image de vous.


Efforcez-vous donc de répondre "oui" à leurs premières questions : "Avez-vous trouvé facilement ?"; "voulez-vous un verre d'eau ?". Il est toujours plus agréable de s'entendre répondre "oui", surtout lors d'un premier contact.


Dans ce contexte, votre réponse à la première demande du jury, à savoir : « présentez-vous » ou « parlez-nous de vous », sera capitale pour la suite de l’entretien.


De ces premières minutes, les membres du jury vont se faire de vous une mauvaise ou une bonne impression. Un effet encore plus pernicieux de cet effet de halo incite les membres du jury à poser des questions qui vont chercher à confirmer leur première impression, qu'elle soit bonne mauvaise ou bonne.


Un directeur des ressources humaines m’a dit : "à 80%, je sais si je vais retenir un candidat lors de sa présentation, souvent même avant qu'elle ne soit terminée".


Tout se joue pendant les premières minutes Lorsqu’il m’a dit cela, la page Wikipédia sur les biais cognitifs n’existait pas encore. Mais l’effet de halo possédait déjà une belle carrière et il présente toujours un bel avenir. C’est pour cela qu’il me semble incontournable de soigner votre présentation. Car, c’est pendant ce court laps de temps (environ trois minutes) que se jouent 80 % des entretiens, donc le votre.


En résumé, vous n'avez pas le choix, le gros de vos efforts doit porter sur la préparation de votre présentation.


* Oui, c'est sur France Culture, mais ne vous inquiétez pas, c'est très accessible. https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-lundi-30-septembre-2019



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